Le Plat


J'ai marché dans la rivière,
creusé le lit, chaque pas,
comme le pilon d'un grand sommeil
comme la soif.

Allongée sur la terre dure,
le râle léger des entrailles.
Chemin et ruisseaux se mêlent,
tissant l'usure.

Les pins, chacun prêtre en son ombre,
valseurs figés ou bergers lents,
plus lents encore à l'an prochain,
lents de l'eau à la terre.


Suzanne Aigrain, 1997