Demain


au cœur naïf
et froid de la rivière
je déposerai

la sueur perlée au creux de tes mains austères.

J'irai pieds nus
pour ne pas t'oublier
mes pas un à un revêtus
par la cambrure des galets.

Je laisserai l'oubli
un instant me noyer.
La lune exsangue, l'air innocent
la courbure fremissante d'une algue

et tu seras sans voix sur la berge.


Suzanne Aigrain, 2004